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Ma vision de l'enfance, mes valeurs dont le respect pour la liberté et mon expérience en tant qu'enseignante m'ont amené à développer un regard très critique sur le système d'éducation.  Voici quelques trucs que je dénonce.

Ça suffit

J’ai passé 10 ans de ma vie à enseigner, au public et au privé. Comme dit Jean-Pierre Lepri, mon rôle consistait à rendre la prison plus agréable. Différents systèmes de motivation, différentes méthodes d'enseignement et même différentes pédagogies (montessori, waldorf, les périodes "d'école" à la maison, etc) afin de rendre le contrôle plus acceptable… Pour continuer l’illusion de l’importance d’une éducation, alternative ou pas.

 

Foutaise! Grosse foutaise.

 

Je n’impose pas à ma fille des leçons et des exercices, on n'a aucune période "d'école"… et pourtant, elle sait lire! Elle formule bien ses verbes et sait compter. Elle sait résoudre des problèmes et connaît des tonnes de notions de géométrie et de géographie. Puis je sais qu’elle continuera d’apprendre tout ce dont elle a envie!

 

On est conditionné à croire qu’il faut éduquer et enseigner. On se convainc même que c’est pour le bien de l’enfant!

Bien oui, c’est pour leur bien qu’on exige que des ENFANTS de 6 ans s’assoit plusieurs heures par jour et récitent des notions qu’ils recracheront ensuite dans un examen… Vraiment???

 

«L’éducation est là pour me faire rentrer dans ce schéma qu’il y a des experts qui savent mieux que moi ce qui est bon pour moi.» Jean-Pierre Lepri

 

C’est grave. C’est du contrôle. C’est de la domination. "Je sais ce que tu dois apprendre maintenant."  Peu importe la pédagogie, on en revient à la même chose : on rend tout simplement la prison plus agréable.  Le problème, c'est qu'en même temps, on prive les enfants de liberté et de vivre pleinement leur enfance.  Réveillons-nous!!!   ÇA SUFFIT!!!

Parce que l’éducation, qu'on l'admette ou non, ne sert qu’à une seule chose : créer des êtres qui seront just another brick in the wall.

Pink Floyd - Another Brick in the Wall

Allez, tous ensemble :

 

We don’t need no education
We don’t need no thought control

PS : Je sais que ce que j'affirme peut déranger certains adultes pour qui l'éducation est importante.  Mais j'ai envie de le dire quand même, pour la défense des enfants.

Hey Teacher !  Leave them  kids alone !

Obéissance

Obéir: "Se soumettre à quelqu'un ou quelque chose; accepter son autorité, sa domination; consentir à se conformer"

Ça ne résonne pas du tout en moi.

 

Et si on apprenait à réfléchir plutôt qu'à obéir?

Je crois que ce n'est pas dans la nature humaine d'obéir. C'est pourquoi il faut déployer tant de forces pour obliger l'autre à obéir!  Les punitions et les menaces sont fréquentes lorsqu'on demande l'obéissance - retrait, perte de ce qui importe à l'autre (jouet, privilège, dessert...), menace directe ou indirecte comme tu échoueras ou en religion: tu iras en enfer. Les menaces sont souvent aussi inconscientes, la plus commune étant certainement: je ne t'aimerai plus.

 

La religion et maintenant l'état ont bien compris les efforts nécessaires à l'obéissance. L'école est le lieu par excellence pour habituer l'enfant très tôt à obéir à l'ordre civile! C'est d'ailleurs l'un de mes plus grands reproches à l'école: on y apprend à obéir. Ouf...................   Si on apprend à obéir, on ne questionnera pas trop cette société étrange de boulot-métro-dodo, hyper consommation à prix le plus bas possible peu importe ce que ça implique, système de santé, système d'éducation, système de justice, politique, alimentation, chuuuuuuut, ne te pose pas de questions, obéis.  Va travailler, amuse-toi juste un peu, ne nous dérange pas, on s'occupe de tout.........

 

Les parents ont aussi un grand rôle à jouer.  Quand on dit à l'enfant, dès son plus jeune âge, "Fais ce que je te dis, point", doit-on vraiment se surprendre de devoir dire, des années plus tard, "Pourquoi tu fais tout ce que tes amis te disent de faire?  Réfléchis!"  Ça n'a aucun sens!!!  Puis à la longue de répéter: "Obéis à tes parents, obéis à ton éducatrice, obéis à ton prof, obéis à ton patron...", doit-on vraiment se surprendre qu'il nous faille, en tant qu'adultes, autant d'énergie pour retrouver notre petite voix intérieure?  Qu'il nous est si difficile de reprendre notre vie en main en se questionnant et en réfléchissant parfois même à l'encontre des supposés spécialistes?

 

En tant que parent, j'ai fait le choix conscient de ne pas apprendre à ma fille à obéir. Ça ne veut PAS dire de la laisser tout faire!! Il y a un milieu très important! Un milieu qui est très précieux pour mon coeur et ma famille!  D'un côté, il y a l'autorité et l'obéissance, puis totalement de l'autre côté il y a un laisser-aller-fais-ce-que-tu-veux-je-m'en-fous.  Et si on cherchait l'équilibre quelque part au centre? 

 

À l'école, j'ai appris à obéir et me conformer.  J'ai mis des années, en tant qu'adulte, à désapprendre, à me déscolariser.   J'y ai trouvé une telle liberté!

Liberté d'apprendre

Le contrôle de la pensée, non merci.  Les examens, non merci.  Les questions pour voir si on a compris, non merci.

 

Parce que dans la vraie vie, si je ne connais pas quelque chose et si j'ai besoin de cette information, alors je me débrouillerai pour l'apprendre. Et si je n'ai pas saisi une partie de ce que j'apprends, je vais m'en rendre compte et je vais m'ajuster, si cela m'est nécessaire.

 

Personne ne dictera ce que je devrais savoir et à quel moment je dois l'apprendre.

 

C'est pareil pour notre fille.

 

Vive la liberté d'apprendre et d'être!

Le unschooling, c'est aussi simple que ça!

Par et pour qui?

Avant, l'éducation était par l'église, pour l'église.

Maintenant, l'éducation est par l'état, pour l'état.

À quand l'éducation par l'enfant, pour l'enfant?

 

Quand on sait que c'est la curiosité et l'intérêt qui amènent les découvertes qui amènent les apprentissages, on peut se demander pourquoi le système d'éducation persiste à imposer sa façon...

Vive les apprentissages libres

Aujourd'hui, je veux que tu souris 12 fois avant midi, que tu fasses le ménage du salon et que tu ailles ramasser 8 brindilles de bois.

 

Que me répondez-vous?

 

Et pourtant... 180 jours par année, pendant au moins 12 ans, on dit aux enfants: ouvre telle page de ton cahier, aujourd'hui tu vas apprendre cette matière. Ce soir, fais tel devoir et apprends par coeur telle notion. Lis tel texte. Compose ceci. Compte cela.

 

N'est-ce pas ridicule?

C'est dire que JE sais ce que TU dois faire, apprendre et connaître. C'est dire que ce que je détermine est plus important que ce qui t'intéresse et ce qui vibre en toi.

 

Foutaise!

 

L'humain est un apprenant naturel. On apprend tout ce dont on a besoin quand on en a besoin. La passion, l'enthousiasme et la joie sont les plus grands moteurs d'apprentissages! Apprendre en gardant contact avec ce qui vibre en nous est si précieux! Vive les apprentissages libres!

Liberté d'être, sans impositions!

Ici, on vit ça à fond!  Je n'impose pas ce que je pense que ma fille devrait être ou ce que je pense qu'elle devrait savoir! Qui a le droit de dire qu'un enfant doit obligatoirement lire à 6 ans et alors imposer des "apprentissages", des examens, des devoirs, des "reste assis et concentre-toi", des projets, des cahiers? Qui a le droit de choisir ce sur quoi l'enfant devrait porter son attention? Personne!!! Voilà pourquoi on a choisi de vivre les apprentissages libres! Cette liberté d'être ne se termine pas quand on atteint l'âge scolaire établi par le gouvernement. Cette liberté d'être est permanent.

 

J'ai choisi de respecter la liberté d'être de mon enfant. Et tranquillement, j'ai repris mon droit à la liberté d'être.

Le droit à la curiosité

Voici une traduction d'un extrait de John Holt : The right to control one's learning.

 

"Les jeunes gens devraient avoir le droit de contrôler et diriger leurs propres apprentissages; c'est à dire de décider ce qu'ils veulent apprendre et quand, où, comment, combien, à quel rythme et avec quel aide ils veulent l'apprendre.

 

La liberté d'apprendre fait partie de la liberté de la pensée, encore plus fondamentale que le droit de parole. Si nous prenons des autres leur droit de décider ce qui pique leur curiosité, nous détruisons leur liberté de penser. En fait, nous disons : tu ne dois pas penser à ce qui t'intéresse, mais plutôt à ce qui m'intéresse moi. Nous pourrions appeler ceci le droit à la curiosité.

 

Le droit de chacun à contrôler son propre apprentissage est en danger. Lorsque nous avons ajouté à la loi la notion autoritaire que quelqu'un peut et doit décider ce que tous les jeunes gens vont apprendre, et même peut prendre tous les moyens nécessaires (qui inclut la médication) pour les forcer à apprendre, nous avons emprunté un chemin dangereux. L'obligation à fréquenter l'école, environ 6 heures par jour, 180 jours par année, pour environ 10 ans, peu importe si on apprend quelque chose, si on le sait déjà, si on peut l'apprendre autrement, est une violation de la liberté humaine. Les gens qui résistent sont traités comme des criminels.

 

Il faut défendre le droit de ce qui entre dans notre pensée.  Le droit d'apprendre à l'opposé du droit d'être éduqué, qui implique d'être forcé à apprendre ce que quelqu'un d'autre pense être le mieux pour toi. Je m'oppose à l'école obligatoire et même l'éducation obligatoire."

 

 

Complice des enfants

Voici des extraits du texte Complices des Enfants, de Léandre Bergeron.

"Faire son "éducation" à la maison? Faire la même chose qu'à l'école mais en dorant la pilule? Se fendre en 4 pour rencontrer les soi-disant normes de l'école (du MELS)? Et se retrouver, en bout de ligne, épuisés, avec à peu près les mêmes résultats? Non, merci.

 

Alors là on fiche par-dessus bord tous les programmes, toutes les "normes", toutes les incessantes comparaisons, les tests, on se vide de tous ces schémas conformistes, ces cadres de pensée qui emprisonnent et l'on embrasse son enfant et la vie. Et on l'écoute.

 

On ne lui dit plus : "Il faut que tu saches ceci à ton âge, etc." On rompt définitivement avec le devrait savoir, le devrait être, le devrait penser, le devrait faire. On lui fiche la paix. On le respecte. On voit à son bien-être, c'est-à-dire qu'on devient son complice. Ensemble, on est complices, envers et contre tout et tous s'il le faut. Et là, tout change.

 

Quand l'enfant sent dans la profondeur de son être que l'adulte dont il dépend pour survivre n'est pas son géôlier mais son complice dans l'action de vivre, il veut tout savoir, tout apprendre, tout connaître, mais en temps et lieu. Et il s'ouvre comme une fleur au soleil. Et là, plus d'effort. Tout vient. Ses questions surgissent. Et on répond à toutes ses questions dans l'humilité car, en fait, on en sait pas grand-chose.

 

Se décharger du poids des devrait être, devrait savoir, devrait faire. Alors la complicité s'installe. On fait confiance aux enfants."

Les conséquences de l'école

Dans "Dumbing Us Down", John Taylor Gatto propose ceci comme conséquences de l'école :

* L'école rend les enfants confus en présentant un ensemble d'informations incohérentes qu'il faut apprendre par coeur pour réussir et en occupant pratiquement toute la journée du jeune.

 

* L'école enseigne à se plier à la conformité de la classe.

 

* L'école enseigne à être dépendants intellectuellement.

* L'école enseigne aux écoliers un genre de confiance en soi qui dépend constamment d'une approbation d'un supérieur.

* L'école enseigne aux enfants qu'ils ne peuvent pas se cacher et qu'ils sont surveillés constamment.

Le problème des examens

Que ce soit les examens, les leçons à la fin de la semaine, les questions à la suite d’un texte à lire, tous ces types de contrôle ne servent qu’au contrôlant et j’irai même plus loin, ils nuisent au contrôlé.  Je crois que tous les contrôles nuisent au processus d’apprentissage.

 

Dès qu’on aborde une matière et qu’il y aura une évaluation, notre perspective change.  Le but n’est plus l’amour de l’apprentissage ou de la matière, le but devient la performance.  On ne lit plus le texte en se laissant transporter dans son univers, on lit le texte en pensant aux questions à répondre.  Ce n’est pas du tout le type de lecture qui m’intéresse.  Ce n’est pas du tout le type de lecture que j’ai envie d’offrir comme expérience à ma fille.  On croit souvent, à tort, que quelques questions à la fin d’un texte nous permettront de voir si l’enfant a saisi sa lecture.  Quelle illusion!  Il y a tellement de façons plus intéressantes et plus efficaces de partager un texte et sa compréhension que par une série de questions, tout en gardant intacte la joie de lire!

 

Dès qu’il y a contrôle de la matière, tout le processus change.  L’enseignement d’abord, puisqu’il y a maintenant un objectif à atteindre.  Le chemin n’est plus la priorité.  La matière doit être acquise pour que le contrôle soit efficace.  Ouache.  Puis l’élève apprend davantage comment réussir l’examen que la matière elle-même!  Tous les acteurs ont pour objectif la réussite du contrôle.  L’enseignant s’assurera que le minimum de la matière soit compris au moins pour permettre la réussite de l’examen.  L’élève retiendra ce qu’il faut pour passer l’examen.  Et vive l’éducation!!  Ce n’est pas du tout le type d’apprentissage qui m’intéresse.  Ce n’est pas du tout le type d’apprentissage que j’ai envie d’offrir comme expérience à ma fille.

 

Et si les bases mêmes de l’éducation changeaient?  

J’imagine un instant…

J’imagine les contrôles et les examens imposés par l’état, par la commission scolaire, par les enseignants et par les parents STOPPÉS…

J’imagine la nouvelle base : la CONFIANCE.

J’imagine l’apprentissage de la matière pour son intérêt, pour l’amour d’apprendre, pour la joie, parce que les êtres humains sont intelligents, capables d’efforts et dignes d’apprendre!

J’imagine la nouvelle société composée d’individus dans lesquels on a cru, en qui l’on a fait confiance dès le début et tout au long de leur vie.

 

Les examens, non merci.  Les questions imposées à la fin d’un texte, non merci.  Les contrôles du vendredi, non merci.

OUI à la joie d’apprendre parce que j’aime apprendre, parce que la matière est géniale, parce que les connaissances m’apportent beaucoup!  Je n’ai pas besoin d’examens, je suis un être intelligent et travaillant.

Wow!  Mon enfant a eu 95% en math

Sérieux, la "fierté" des parents pour les bonnes notes d'école de leurs enfants, ça me désole.

 

En tant qu'ex-prof, je sais à quel point avoir des bonnes notes ne veut RIEN dire. Ah, tiens, oui, ça veut dire une chose: l'enfant est bon à jouer le jeu de donner les bonnes réponses aux questions posées. SO WHAT? Ça ne veut pas dire qu'il est intelligent, ça ne parle pas du tout de la grandeur de son coeur et ça ne garantit rien pour le futur.

 

OK, oui, peut-être que si l'enfant réussit bien à l'école, il accédera peut-être à des études supérieures et aura peut-être un travail bien rémunéré.  Alors, c'est ça?  Les parents sont fiers parce que leur enfant a plus de chance d'avoir une job bien payée?  C'est ça, la "réussite"??

 

Ça me donne mal au coeur. L'école est un système qui valorise ceux qui se taisent, qui rentrent bien dans leur cadre, qui passe leur temps libres à étudier, qui ne rechignent pas et qui recrachent bien les réponses aux examens. Wow, il y a de quoi être fier!!!

 

Et si nous étions fiers de nos enfants parce qu'ils ont aidé un ami, parce qu'ils ont partagé leur collation, parce qu'ils sont allés vers le petit nouveau pas d'amis...?   On s'en fout des notes. Ils ont déjà un collant dans leur livre, une bonne note sur le bulletin et toute la société qui les traitera en gagnants. Come on, misons sur d'autres choses!!

 

Que ma fille fasse une faute, 10 fautes ou 100 fautes dans une dictée, ça ne change rien à la personne qu'elle est. Et moi, je suis fière de qui elle est: une fille au grand coeur.

 

J'ai été l'élève modèle. Ça m'a pris des années à m'en remettre, à penser pour moi-même et à retrouver qui je suis vraiment. Des années à m'éloigner de ce qui était attendu de moi et retrouver ma liberté.

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